Dans un coin discret du territoire, loin des regards curieux, les agents de la DTPN (Direction Territoriale de la Police Nationale) ont participé à un exercice grandeur nature. Un mois sur deux, ces simulations, dignes d’un film d’intervention, sont devenues le nouveau rituel des policiers mahorais rapporte L’Info Kwezi.
Fumigènes, sirènes, protections renforcées, cris dans les radios : le décor est planté. Les mises en situation sont inspirées de scènes vécues, dans les quartiers sensibles où les unités sont régulièrement confrontées à des jets de pierre, des embuscades ou des groupes armés.
« On n’improvise pas face à la violence », explique un formateur. L’objectif est clair : renforcer les réflexes, apprendre à travailler en cohésion malgré la pression, savoir maîtriser un attroupement sans faire dégénérer la situation.
Pour les autorités, cette préparation est devenue vitale. Dans certains secteurs, le moindre déplacement des forces de l’ordre peut virer à l’affrontement. Ces entraînements réguliers permettent non seulement de préparer les policiers au pire, mais aussi de montrer la capacité de l’État à tenir le terrain.
« Prévenir, protéger, réagir, mais sans excès », martèlent les cadres. Le mot d’ordre est double : efficacité opérationnelle et respect des règles d’engagement. Un équilibre fragile, mais essentiel à maintenir dans un climat de forte tension sociale.
Derrière ces exercices, c’est aussi un message politique qui est envoyé. L’État reste présent, organisé et déterminé à ne pas céder aux violences, aussi sporadiques ou massives soient-elles. Et ces policiers, parfois débordés, mais jamais résignés, constituent la première ligne de ce front invisible.