Le choléra, un fléau que les Comores pensaient avoir maîtrisé, est de retour. Selon les autorités sanitaires comoriennes, le nombre de cas a explosé, passant de 180 à 240 en seulement un mois rapporte le Journal de Mayotte. Trois personnes ont déjà succombé à cette épidémie qui touche principalement le nord de la Grande Comore. La confusion autour des chiffres et des mesures prises alimente un climat de méfiance, certains soupçonnant le gouvernement comorien de ne pas communiquer pleinement l’ampleur de la crise.
Face à la recrudescence de l’épidémie, Madagascar a décidé de suspendre toutes les liaisons maritimes avec les Comores, déclenchant la colère de Moroni. Un navire comorien, l’Acadie, s’est vu refuser l’accès au port de Majunga, malgré les assurances comoriennes concernant la vaccination des passagers. Le gouvernement malgache reste inflexible, provoquant des tensions diplomatiques avec l’archipel, qui appelle pourtant à un dialogue urgent.
À Mayotte, les autorités sanitaires ne prennent aucun risque. Un contrôle renforcé est désormais appliqué aux passagers arrivant des Comores. L’Agence Régionale de Santé (ARS) a mis en place un dispositif de vigilance accrue pour détecter d’éventuels cas de choléra. Chaque voyageur reçoit un message d’alerte à son arrivée, rappelant les symptômes de la maladie et les gestes à adopter. L’objectif est clair : éviter toute propagation sur l’île.
Sur le terrain, la lutte contre la maladie passe par la sécurisation de l’accès à l’eau potable. Les agents de santé, en collaboration avec diverses associations, redoublent d’efforts pour sensibiliser la population et surveiller les quartiers à risque. À ce jour, 35 000 personnes ont été vaccinées contre le choléra à Mayotte, tandis que des réservistes médicaux sont prêts à intervenir en cas de suspicion.
Alors que la pression monte dans la région, la situation reste sous haute surveillance. Le choléra, en plus de ses conséquences sanitaires, met à l’épreuve les relations diplomatiques entre les pays de l’océan Indien. Tandis que Madagascar maintient ses mesures drastiques, les Comores tentent de gérer cette crise sanitaire tout en apaisant les tensions avec leurs voisins. Pour Mayotte, cette épidémie rappelle la nécessité d’une vigilance constante face à des menaces sanitaires régionales toujours présentes.