Face à cette urgence, le gouvernement s’engage à débloquer 500 millions d’euros d’ici 2027 pour construire de nouveaux établissements scolaires rapporte Mayotte La 1ère.
Lors de la journée internationale des droits de l’enfant, le sénateur mahorais Saïd Omar Oili a dressé un tableau sombre de la scolarisation dans le département. Selon lui, 20 % d’élèves supplémentaires ont été inscrits au primaire entre 2019 et 2023, mais le déficit en infrastructures est criant. Avec 1 200 classes manquantes, 55 % des élèves se contentent de cours en rotation, parfois limités à deux jours par semaine. En parallèle, 6 000 à 10 000 enfants ne sont pas scolarisés et 92 % ne bénéficient pas de repas chauds à l’école.
Ces conditions, selon le sénateur, nourrissent la montée de la délinquance juvénile. Un exemple frappant a eu lieu cette semaine : un bus scolaire transportant 37 élèves a été caillassé à Mamoudzou.
Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, a reconnu l’urgence de la situation. « À Mayotte, avec 10 000 naissances par an, il faudrait ouvrir une classe chaque jour », a-t-elle déclaré. Elle a annoncé que le gouvernement investirait 500 millions d’euros pour la construction de nouvelles écoles, dont 138 millions dès 2025. Ce financement devrait permettre d’accueillir 14 000 élèves supplémentaires.
La ministre a toutefois admis que ces efforts ne suffiraient pas. « Il faudra aller encore plus loin. L’école est une priorité nationale, et nous ne laisserons aucun jeune mahorais sur le bord de la route. »