C’est Ali Mohammed, président de l’association de sécurité villageoise de Mtsamoudou (ASVM), qui a donné l’alerte après avoir visité l’un des lieux habituels de débarquement de kwassa-kwassas rapporte Mayotte La 1ère. « C’est un charnier à ciel ouvert. Un véritable cimetière pour ces créatures majestueuses », déplore-t-il, écœuré.
Certaines carcasses sont encore récentes. D’autres, en décomposition, datent de plusieurs mois, preuve que ces tueries sont régulières et méthodiques. Pour Ali Mohammed, aucun doute : « Ce ne sont pas des actes isolés ou de survie. Ce braconnage répond à une logique de profit, d’un trafic structuré. »
Les braconniers opèrent de nuit, dans des zones reculées, loin des regards. Les tortues sont capturées vivantes puis massacrées pour leur chair, parfois vendue illégalement sur les marchés. D’autres parties de l’animal pourraient alimenter des réseaux de commerce clandestin.
Face à l’ampleur du phénomène, l’ASVM affirme coopérer avec la gendarmerie et la police de l’environnement. Mais les résultats tardent à venir. « On remonte chaque fois les informations, mais on n’a jamais de retour. Si rien n’est fait, dans deux ou trois ans, il n’y aura plus de tortues à Mayotte », s’alarme Ali Mohammed.
Ce cri d’alerte s’ajoute à celui de nombreux défenseurs de l’environnement qui dénoncent depuis des années l’inaction des pouvoirs publics et le manque de moyens pour protéger la biodiversité de l’île.