Si l’île est bien incluse dans le dispositif, les écarts avec l’Hexagone demeurent profonds, tant dans les montants des pensions que dans l’accès aux régimes complémentaires rapporte le Journal de Mayotte.
Un rapport parlementaire remis le 5 novembre par la députée réunionnaise Karine Lebon (GDR-NUPES) met en lumière cette fracture sociale persistante. Les pensions y sont « plus faibles, plus tardives et plus fragiles » que dans l’Hexagone, déplore-t-elle, rappelant que le coût de la vie y est plus élevé et l’espérance de vie plus courte. À titre de comparaison, le montant moyen d’une retraite à La Réunion plafonne à 1.200 euros, contre 1.500 euros en métropole.
À Mayotte, les dispositifs restent décalés : le calcul des pensions s’appuie encore sur 22 à 24 années de référence au lieu de 25, tandis que les régimes Agirc-Arrco et Ircantec ne sont toujours pas appliqués sur le territoire. Même les aides sociales témoignent de ce déséquilibre : l’Aspa, fixée à 1.034 euros en métropole, atteint à peine 678 euros sur l’île.
Pour la députée, cette situation illustre la lenteur d’une convergence « plus théorique que réelle », accentuée par des carrières morcelées et un chômage structurel élevé. Elle déplore également l’exclusion de Mayotte du nouveau régime additionnel de retraite, censé compenser la disparition de l’ancienne indemnité temporaire (ITR), avantage supprimé d’ici 2028.
En toile de fond, le rapport appelle à une réforme plus juste, qui tienne compte des spécificités économiques et sociales de chaque territoire ultramarin. Car à Mayotte, conclut Karine Lebon, « l’égalité des droits ne suffit plus : c’est d’égalité réelle dont les retraités ont besoin. »
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