À l’approche de la rentrée scolaire, la préoccupation majeure demeure : disposerons-nous d’un enseignant devant chaque salle de classe ? Pour Emmanuel Octavie, professeur de biotechnologies à Cayenne et représentant syndical, le doute est permis. Alors que les académies de ces régions avaient anticipé le recrutement de 255 nouveaux enseignants pour Guyane, seulement 95 ont été retenus. Quant à Mayotte, 40 postes restent non pourvus.
Face à cette carence, la solution retenue est le recours accru à des contractuels, représentant désormais près de 30% des effectifs en Guyane. Ce choix, toutefois, n’est pas sans susciter l’inquiétude des syndicats de l’enseignement, qui déplorent une « éducation au rabais » et une inégalité de traitement pour les élèves. Suley Jaïr, du FSU-SNUipp Guyane, critique vivement les conditions souvent précaires offertes à ces contractuels.
La crise du recrutement n’est pas nouvelle. Si en 2022, Mayotte avait réussi à pourvoir la plupart de ses postes, cette année, seuls 72% d’entre eux ont été pourvus. La Guyane, elle, ne voit que 37% de ses postes comblés pour la rentrée à venir. Ces territoires ultramarins semblent souffrir d’une attractivité décroissante, en dépit des besoins croissants.
Guislaine David, représentante du SNUipp-FSU, met en lumière les défis spécifiques auxquels sont confrontés les enseignants en Outre-mer : insécurité, conditions d’hygiène déplorables, infrastructures vétustes et manque d’eau, rendant l’expérience décourageante pour beaucoup rapporte la 1ère.
L’appel est clair de la part des représentants syndicaux : investir massivement dans l’éducation en Outre-mer pour garantir de meilleures conditions et assurer l’égalité des chances pour tous les élèves.