À 69 ans, l’ancien chef de l’État entame sa première nuit en détention. Placé à l’isolement pour des raisons de sécurité, il vit désormais au rythme des règles carcérales : une heure de promenade quotidienne, seule, dans une cour grillagée, et trois visites familiales autorisées par semaine rapporte France Info.
Moins de 24 heures après son incarcération, ses avocats ont déposé une demande de mise en liberté.
« C’est un moment très dur, mais il affronte la situation avec dignité. Il ne demande aucun traitement de faveur », a déclaré son conseil, Me Christophe Ingrain.
La cour d’appel de Paris dispose désormais de deux mois pour trancher, même si, dans les faits, ce type de procédure est généralement examiné sous un mois.
Un peu plus tôt dans la matinée, Nicolas Sarkozy avait quitté son domicile parisien, main dans la main avec Carla Bruni, saluant la centaine de soutiens rassemblés devant son immeuble. Les cris de « Nicolas ! » et une Marseillaise improvisée ont accompagné son départ. Devant la prison, quelques sifflets et rires de détenus ont percé les murs : « Il y a Sarkozy ! » a lancé l’un d’eux, avant qu’un autre ne réponde : « Hip hip hip ! »
Dans sa cellule, l’ancien président aurait emporté deux compagnons de lecture : une biographie de Jésus et Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, symbole d’un homme convaincu que « la vérité finira par triompher », comme il l’a écrit sur X.
Condamné le 25 septembre à cinq ans de prison, dont une partie ferme, Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable d’avoir toléré des tractations avec le régime libyen de Mouammar Kadhafi dans le cadre du financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007.
Sa condamnation, une première pour un ancien président sous la Ve République, a déclenché un séisme politique.
Depuis la Slovénie, Emmanuel Macron a appelé au calme : « C’est un débat légitime, mais il doit se tenir dans la sérénité pour que la justice suive son cours. »
Un apaisement que ne partage pas tout le monde : Olivier Faure, patron du PS, a dénoncé la rencontre récente entre les deux hommes à l’Élysée, y voyant une « pression inacceptable sur la justice ».
Isolé, sous haute surveillance, Nicolas Sarkozy devient un détenu comme les autres, dans une prison qu’il avait lui-même inaugurée en 2011.