Trompés par leurs passeurs, ils ignoraient qu’ils étaient encore loin de leur destination rapporte Mayotte La 1ère.
Dans la mer agitée de l’océan Indien, les deux embarcations surchargées ont fini par se renverser à proximité du rivage. Pêcheurs et habitants du village de Salimani se sont précipités pour secourir les naufragés.
« Ils criaient à l’aide, certains ne savaient pas nager. On les a tirés de l’eau comme on pouvait », raconte un témoin, encore bouleversé.
Au total, environ 70 personnes venues d’Afrique des Grands Lacs – principalement du Congo – étaient à bord. Une trentaine, blessées ou épuisées, ont été hospitalisées à Mitsudje, selon Ben Ali, infirmier-major de l’établissement : « Depuis 3h du matin, nous recevons des blessés, des hommes et des femmes, complètement déshydratés, certains en état de choc. »
Partis depuis la Tanzanie, les migrants avaient déboursé des sommes importantes pour rejoindre Mayotte, territoire français et espoir d’un avenir meilleur. Mais au bout de plusieurs heures de navigation, leurs passeurs leur ont menti : « Ils leur ont dit qu’ils étaient arrivés à Mayotte, alors qu’ils étaient encore dans les eaux comoriennes », explique un pêcheur local.
Beaucoup ont sauté à l’eau, croyant rejoindre la terre promise. D’autres sont restés coincés dans les débris des kwassas. Les autorités comoriennes n’ont pas encore communiqué de bilan définitif, mais plusieurs disparus sont redoutés en mer.
Ce nouveau naufrage vient s’ajouter à une longue série de drames humains dans le canal du Mozambique, l’une des routes migratoires les plus dangereuses du monde. Chaque mois, des kwassas bondés quittent clandestinement les côtes de Tanzanie ou des Comores, dans l’espoir d’atteindre Mayotte. Beaucoup n’y parviennent jamais.