L’annonce a été faite dimanche soir, le 12 octobre. À 44 ans, cette avocate de formation et figure montante d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, s’installe rue Oudinot dans un contexte politique particulièrement tendu rapporte le Journal de Mayotte.
Élue députée du Val-d’Oise en 2017, Naïma Moutchou s’est imposée au fil des années comme une parlementaire rigoureuse et pragmatique. Vice-présidente de l’Assemblée nationale depuis 2022, elle a également siégé à la commission des lois, où ses collègues saluent sa capacité à « bâtir des compromis sans renier ses convictions ».
Proche d’Édouard Philippe, elle avait déjà fait une brève apparition au gouvernement en octobre, dans le premier cabinet de Sébastien Lecornu, où elle était chargée de la Transformation publique, de l’Intelligence artificielle et du Numérique — un poste qu’elle n’aura occupé qu’une semaine avant la chute du gouvernement.
Connue pour son franc-parler et sa fermeté, Naïma Moutchou défend depuis plusieurs années une approche stricte sur les questions d’ordre public. En 2023, elle plaidait pour le retour des peines planchers en cas de récidive contre les forces de l’ordre.
Lors du débat sur le droit du sol à Mayotte, elle s’est illustrée par des échanges houleux à l’Assemblée. Face aux accusations de certains élus de gauche sur ses origines, elle avait répliqué avec vigueur :
« Parce que je suis issue de l’immigration, je devrais fermer les yeux sur la réalité ? La France n’est pas un pays de charité, c’est un pays de loi. »
Une prise de position qui lui a valu à la fois des critiques et des éloges, mais qui a renforcé son image de femme déterminée, loin de tout calcul politique.
En arrivant au ministère des Outre-mer, Naïma Moutchou hérite d’un portefeuille sous tension. Entre crise de l’eau à Mayotte, revendications sociales en Guadeloupe et instabilité politique en Nouvelle-Calédonie, le défi est de taille.
Son entourage assure qu’elle entend “écouter sans complaisance” et replacer la notion de service public au cœur des priorités ultramarines.
Une chose est sûre : avec Naïma Moutchou, le ton risque de changer. La nouvelle ministre n’a jamais craint le débat, et elle semble prête à en découdre, cette fois sur un territoire bien plus vaste que l’hémicycle.
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