Les demandeurs d’asile évacués du lycée Younoussa Bamana et du collège Zena M’déré, en Petite-Terre, ont été transférés au collège de Kwalé, dans le sud de l’île, provoquant de nouvelles tensions au sein de la population rapporte Mayotte La 1ère.
Alors que les enseignants effectuaient leur rentrée administrative, la préfecture a orchestré le transfert de plusieurs centaines de migrants. Ces derniers, logés depuis plus d’un mois dans des établissements scolaires, ont été déplacés sous haute surveillance. Ce choix intervient après des mobilisations croissantes de parents d’élèves et du collectif des citoyens de Mayotte 2018, réclamant la libération des lieux pour permettre la reprise des cours.
Dans la journée, des bus transportant les migrants vers Kwalé ont suscité une vive inquiétude sur les réseaux sociaux, alimentant des appels à la vigilance dans les villages susceptibles de les accueillir. Finalement, entre 400 et 600 personnes ont été regroupées au collège de Kwalé, où des tentes ont été déployées sur la piste d’athlétisme pour les héberger. La présence des migrants a rapidement provoqué des tensions avec les habitants locaux, notamment à Tsoundzou, où des rassemblements spontanés ont exprimé une opposition farouche à cette installation temporaire.
Des incidents ont également éclaté lors de la distribution de vivres : des habitants des bidonvilles voisins ont tenté d’accéder au collège pour bénéficier des ressources, mais ont été repoussés par les forces de l’ordre.
Ce relogement fait suite à l’échec d’un projet initial de camp à Kawéni, près du lycée des Lumières, abandonné après des protestations des riverains et un blocage de la route nationale. Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a rencontré les manifestants pour leur assurer que les migrants ne seraient pas installés dans cette zone sensible.
Le préfet a salué le succès partiel de cette opération : « L’objectif fixé par les ministres de libérer deux établissements emblématiques a été atteint. Il s’agit maintenant de trouver une solution durable, car Kwalé reste un établissement scolaire, pas une structure d’accueil définitive. » Ce dernier a également insisté sur la transparence des discussions avec les élus locaux concernant les décisions prises.