Le constat est clair : si la fréquence des secousses a diminué depuis le pic de la crise en 2018, un séisme de forte intensité demeure une possibilité rapporte le Journal de Mayotte.
L’histoire sismique de Mayotte a pris un tournant en 2018 avec la découverte de Fani Maoré, un volcan sous-marin situé à 50 km de l’île. En pleine éruption, il a projeté des volumes impressionnants de lave – à raison de 400 mètres cubes par seconde – formant un édifice sous-marin de 800 mètres de hauteur. Une éruption d’une ampleur inédite dans les annales scientifiques, comparable à celle du Laki en Islande en 1783. Depuis 2021, ce volcan semble s’être assoupi, mais l’activité sismique régionale ne faiblit pas.
Le bulletin du mois de février 2025 fait état de 401 séismes volcano-tectoniques, 70 séismes longue période et 2 séismes très longue période. Ces secousses restent concentrées entre 20 et 50 km de profondeur à l’est de Petite-Terre. Le dernier tremblement de terre significatif, d’une magnitude de 4,9 sur l’échelle de Richter, a été enregistré le 27 août 2024. Si les activités telluriques sont moins fréquentes, leur intensité peut encore surprendre.
Le passage du cyclone Chido le 14 décembre 2024 a sérieusement mis à mal le réseau de surveillance du REVOSIMA. Plusieurs stations ont été endommagées, notamment à l’aéroport et à Combani, tandis que celle de Moya est hors service. Si 50 % des capteurs terrestres sont de nouveau fonctionnels, la transmission des données reste perturbée.
Bien que Fani Maoré soit actuellement inactif, la présence de dioxyde de carbone dans la zone et la poursuite des activités sismiques soulèvent des interrogations. Les scientifiques surveillent attentivement les éventuels signaux d’une reprise d’éruption. La vigilance reste donc de mise.