« La CGT Educ’action considère que les pouvoirs publics n’ont toujours pas pris la mesure de la situation vécue à Mayotte depuis de nombreuses années », estime le syndicat dans un communiqué diffusé ce mardi 23 janvier. Il met en cause « un contexte actuel extrêmement préoccupant avec la multiplication des crises et des actes de violence. » Depuis lundi matin, l’île est en effet totalement paralysée du fait de blocages routiers empêchant la circulation sur les principaux axes de l’île. Conséquences : la plupart des services publics fonctionnent au ralenti ou sont bloqués, les établissements scolaires sont fermés et de nombreux soignants ne peuvent exercer leur fonction. Un contexte qui ne permet pas d’apaiser les tensions. En marge des barrages d’habitants, des blocages routiers organisés par des bandes rivales, qui s’affrontent entre villages, voient également le jour. « Des délinquants cagoulés et armés profitent du contexte pour ériger des barrages d’opportunités », indique le commandant de gendarmerie de Mayotte, qui précise que les militaires ont démantelé un barrage à Dembeni mercredi matin, dressé dans le cadre de l’opposition entre les jeunes d’Iloni et de Dembéni. Au nord de l’île, à Koungou, une violente intrusion de jeunes de Trévani a également eu lieu au sein du collège de la commune.
« Le département est laissé à l’abandon »
Pour le syndicat, « l’insécurité est dorénavant omniprésente. » « Les élèves, les agents d’éducation, les professeurs sont victimes d’agressions à l’intérieur à l’intérieur et à l’extérieur des établissements scolaires. Via des caillassages, des dégradations, des destructions de biens, des vols, des menaces… » La CGT Educ’action dénonce donc « l’immobilisme » face au développement des violences. Selon le syndicat, le département est « laissé à l’abandon par les pouvoirs publics. » Et la situation actuelle est le résultat de ce sous-investissement. « Les causes de la violence sont bien connues : le manque d’encadrement familial, de centres de formation pour les jeunes, d’écoles, d’aide à l’enfance, à la maternité, de prise en charge des mineurs isolés, de possibilité de poursuivre ses études, de structures jeunesse et sport… », énumère le communiqué. Dans ce contexte, la CGT Educ’action demande « une politique ambitieuse capable d’offrir à la population des services publics permettant de lutter contre les inégalités, la pauvreté et l’exclusion. » Selon elle, « il faut intervenir rapidement et sérieusement pour ramener la sérénité à Mayotte et pour que notre quotidien ne soit pas synonyme de danger. ».