Depuis le passage du cyclone Chido, l’approvisionnement en eau potable est devenu un véritable parcours du combattant, plongeant l’île dans une situation alarmante à l’approche de la saison sèche rapporte le Journal de Mayotte.
Malgré les déclarations rassurantes des autorités, la réalité sur le terrain est tout autre. Les habitants écument les magasins à la recherche de bouteilles d’eau, souvent sans succès. « J’ai fait cinq enseignes ce week-end, rien. Même pas une petite bouteille », confie Samira, une habitante de Cavani. Le chaos s’installe à chaque nouvelle livraison, comme en témoigne une scène survenue dimanche dans un hypermarché : « C’était la ruée, on aurait dit une scène d’émeute », raconte-t-elle, encore choquée.
Face à cette situation, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a annoncé le renforcement des livraisons et un assouplissement des restrictions d’importation d’eau embouteillée. « Nous avons doublé le nombre de containers sortant du port », a-t-il assuré. Pourtant, sur le terrain, les rayons restent désespérément vides, laissant la population dans l’incompréhension face à une distribution qui ne semble pas atteindre ceux qui en ont le plus besoin.
Certains pointent du doigt une gestion opaque des stocks et un possible détournement des ressources vers des circuits prioritaires, notamment les services de l’État et l’armée. « Les employés des magasins nous disent que tout est réquisitionné, mais nous, on fait comment ? », s’insurge une habitante.
Alors que Mayotte se dirige vers la saison sèche, la crise hydrique menace de s’aggraver. Si les autorités assurent que l’approvisionnement est sous contrôle, les habitants, eux, peinent à y croire. Entre spéculation, retards logistiques et absence de solutions durables, l’eau devient une denrée aussi rare que précieuse sur l’île.