Près de la moitié des communes subissent les tours d’eau imposés, tandis que le sud de l’île tente de pallier la pénurie par des distributions de bouteilles rapporte Mayotte Hebdo.
Le retour des coupures fait grincer des dents. Les Mahorais, déjà éprouvés par des mois de restrictions en 2023 et 2024, vivent ce nouveau rationnement comme une trahison des promesses de l’État. Le préfet François-Xavier Bieuville a tenté de calmer les esprits lundi soir, assurant que ces coupures ne sont pas liées à un manque d’eau dans les retenues, mais à des travaux de maintenance sur les canalisations effectués par la SMAE, gestionnaire du réseau.
Un argument qui peine à convaincre : “On nous dit que ce n’est pas la sécheresse, alors pourquoi on ne peut toujours pas boire l’eau du robinet ?”, s’agace un habitant de Bandraboua.
Dans le nord, la situation prend un tournant sanitaire. À Dzoumogné, l’eau redevenue disponible s’est révélée non potable. Les habitants doivent la faire bouillir avant toute consommation pour éviter bactéries et maladies gastriques.
Mais plusieurs associations locales vont plus loin : elles affirment que même bouillie, l’eau contiendrait des métaux lourds dangereux pour la santé. Elles préparent actuellement une action en justice contre la SMAE et le syndicat intercommunal “Les eaux de Mayotte”, estimant que l’État met la population en danger.
Dans les villages, la méfiance s’installe, les bouteilles d’eau s’arrachent et les habitants se sentent abandonnés par les autorités. Entre les promesses d’amélioration et les réalités du terrain, Mayotte retombe dans un cycle de pénurie et de défiance.