Là où vivaient près de 2 000 habitants, pelleteuses et camions s’activent désormais pour transformer ce terrain de 13 hectares en un site propre. Mais le chantier de démolition et de nettoyage, qui prévoit de traiter plus de 560 tonnes de déchets, est encore loin d’être achevé rapporte Mayotte La 1ère.
Pour les autorités, ce décasage représente l’aboutissement d’une année de préparation minutieuse. « Nous avons commencé la numérotation des cases en novembre 2023 », explique Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat illégal auprès du préfet. Le recensement a permis de dénombrer 466 bangas, majoritairement construits en tôle et bâche, sur des terrains occupés illégalement. En parallèle, les services de l’État ont documenté l’insalubrité des lieux, condition essentielle pour appliquer la loi ELAN.
Malgré les efforts des travailleurs sociaux, seules 52 des 236 familles identifiées ont accepté une solution de relogement temporaire sur l’île. Les autres habitants ont quitté les lieux sans solution durable, alimentant les inquiétudes sur leur sort et le risque de réinstallation ailleurs.
Côté sécurité, l’opération a mobilisé deux escadrons supplémentaires de gendarmes pour sécuriser la zone. « Depuis plusieurs mois, nous avons intensifié les patrouilles et interpellations pour affaiblir les résistances avant de lancer l’opération », précise Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte. Bien que quelques échauffourées aient éclaté au début des travaux, avec un gendarme légèrement blessé, le bilan sécuritaire reste maîtrisé.
Le chantier, désormais en phase de nettoyage, s’attaque à l’immense amas de déchets laissé sur place : tôles, électroménagers, carcasses de véhicules… Environ 560 tonnes de matériaux doivent être acheminées vers le centre de tri de l’entreprise ENZO. Près de 150 ouvriers sont mobilisés pour cette tâche titanesque, qui pourrait durer encore deux semaines, sous réserve que les pluies n’entravent pas les opérations.