Cette année, la saison cyclonique semble vouloir s’inviter plus tôt que prévu— un signe inquiétant pour des territoires encore fragilisés rapporte le Journal de Mayotte.
Depuis le 13 octobre, le nord de Mayotte est frappé par de pluies diluviennes et un vent saturé d’humidité, prémices d’une activité cyclonique en avance sur le calendrier. Selon les modèles météorologiques IFS et GFS, des perturbations tropicales pourraient naître dès la mi-octobre au large de Madagascar et Diego Garcia.
« Ce n’était pas une simple averse, c’était un déluge », raconte un habitant de Mtsamboro, encore marqué par les inondations soudaines.
Les sols, déjà fragilisés par la déforestation et les incendies, peinent à absorber les précipitations. À Acoua et Sada, les premières coulées de boue rappellent que la nature, épuisée, risque de céder à la prochaine tempête.
Les eaux de surface dépassent désormais les 26°C, seuil critique pour la formation des cyclones. L’humidité grimpe, l’air se densifie : tous les ingrédients sont réunis pour réveiller la machine tropicale.
Seul un facteur semble encore temporiser la formation d’un système majeur : les vents d’altitude, encore instables, qui freinent l’organisation des tempêtes. Mais pour combien de temps ?
Les trajectoires probables pointent déjà vers l’ouest, une route classique pour les cyclones précoces, et donc une menace directe pour Mayotte, Madagascar et les Comores.
À Mamoudzou, lors de la Journée de la résilience du 5 octobre, autorités et citoyens ont révisé les plans ORSEC et les protocoles d’alerte. « Le prochain, on ne pourra pas dire qu’on ne s’y attendait pas », confiait un responsable local, en référence à Chido, qui avait dévasté routes, toitures et littoraux.
À La Réunion, où le cyclone Garance a laissé ses cicatrices, la mobilisation est similaire : quarante projets et cent actions labellisées autour de la prévention, de la préparation et du climat.