Depuis la fermeture des maternités de Dzoumogné et Mramadoudou, Mamoudzou et Kahani absorbent l’ensemble des patientes du nord et du sud de l’île. Les équipes sur place peinent à gérer l’afflux de femmes enceintes dans des infrastructures déjà saturées. « On manque de lits, les chambres sont triplées, et certaines patientes attendent dehors », déplore une sage-femme. Une infirmière s’exclame : « On ne va pas pousser les murs pour les accueillir ! » rapporte le Journal de Mayotte.
Si les sages-femmes et infirmières puéricultrices n’ont pas déposé de droit de retrait, les agents de services hospitaliers (ASH) et aides-puéricultrices des deux maternités fermées ont exprimé leur mécontentement face à cette réaffectation, qu’ils jugent difficile à concilier avec leur vie familiale. « Faire cinq heures de route tous les jours, c’est impossible quand on a des enfants à l’école », proteste une ASH.
Malgré les réticences, la direction du CHM insiste sur la nécessité de ces redéploiements pour maintenir un service minimum dans les maternités de Mamoudzou et Kahani. « C’est une mesure temporaire tant que les maternités fermées ne rouvrent pas ou qu’elles ne trouvent une nouvelle activité », assure la direction, qui précise que les agents réintégreront leurs anciens postes en cas de réouverture.
Cette redistribution des effectifs sera l’un des sujets prioritaires de la prochaine réunion du comité social d’établissement (CSE) prévue le 22 novembre. En attendant, les maternités continuent de fonctionner grâce aux renforts ponctuels de sages-femmes venues de l’extérieur, mais la direction rappelle : « Le manque de sages-femmes est un problème national. »
À la pharmacie de l’hôpital Martial Henry, deux agents ont également fait valoir leur droit de retrait, invoquant des tensions managériales. Malgré cette situation, la direction assure que le service fonctionne normalement.