L’électricité est encore à la traîne dans le nord mais l’eau est enfin rétablie partout

par | 7 Jan 2025 | Ressources, Social, Société

Alors que Mayotte panse lentement ses plaies après le passage du cyclone Chido, l’électricité demeure un privilège inégalement réparti sur l’île.


Si toutes les habitations sont désormais raccordées à l’eau courante, le nord de Grande-Terre reste largement plongé dans l’obscurité rapporte Mayotte Hebdo.

Lundi 6 janvier, 72,5 % des foyers mahorais étaient réalimentés en électricité. Mais cette moyenne cache de profondes inégalités. Tandis que Bouéni affiche un taux de 95 %, Acoua peine à 24 % et M’tsamboro à 37 %. Devant ces disparités criantes, la préfecture et Électricité de Mayotte (EDM) placent désormais la réalimentation du nord-ouest – notamment Acoua, M’Tsangamouji et Bandraboua – en tête des priorités. Neuf groupes électrogènes ont été déployés dans ces communes pour pallier temporairement l’absence de courant.

Les infrastructures de télécommunications, elles, montrent des signes d’amélioration. La couverture mobile atteint désormais 89 %, avec Orange, SFR et Free affichant des taux proches de la normale. Treize communes bénéficient d’un accès internet grâce aux stations Starlink livrées fin décembre, permettant aux services de santé, aux forces de l’ordre et aux écoles de rester connectés.

Côté ravitaillement, les efforts s’intensifient. Depuis la mise en place du pont maritime et aérien, 1 420 tonnes de fret ont été livrées. Plus d’un million de litres d’eau et 280 tonnes de denrées ont été distribués sous escorte. Lundi 23 décembre, un navire de CMA-CGM accostait avec 200 conteneurs d’eau et de nourriture, et un second est attendu cette semaine.

Sur le front de l’eau potable, la situation s’améliore nettement : 100 % des foyers sont raccordés. Toutefois, la distribution reste limitée à deux jours sur trois, le temps que les infrastructures retrouvent leur pleine capacité de production, évaluée à 38 000 m³ par jour.

L’hébergement d’urgence accueille encore 773 sinistrés dans des écoles transformées en refuges temporaires. L’hôpital de campagne ESCRIM a pris en charge 2 692 patients depuis sa mise en place le 24 décembre, et l’hôpital de Mamoudzou, bien que sévèrement touché, fonctionne à 76 % de ses capacités.


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