Derrière les critiques budgétaires, c’est surtout un profond malaise de gouvernance qui transparaît, révélant une administration à bout de souffle face aux défis de l’île rapporte Mayotte Hebdo.
Déficit chronique, dépendance accrue aux aides de l’État, dépenses mal maîtrisées, recettes fiscales qui stagnent… Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Mais pour la CRC, le problème dépasse la comptabilité : le Département manque cruellement de vision et de pilotage stratégique.
Les magistrats pointent une absence de gestion rigoureuse, une capacité d’autofinancement en chute libre et une organisation administrative incapable de répondre à l’urgence sociale, démographique et économique. Le constat est implacable : les besoins explosent, mais la machine institutionnelle reste engluée dans ses lenteurs et ses dysfonctionnements internes.
Face à une croissance démographique galopante et à une précarité massive, les services publics peinent à suivre. Écoles saturées, routes dégradées, hôpitaux sous tension : les chantiers sont colossaux, mais l’appareil départemental manque d’effectifs qualifiés, de stabilité et de compétences managériales pour y faire face.
Pour la CRC, sans réforme de fond, la situation financière et organisationnelle de Mayotte risque de se transformer en crise institutionnelle durable.