Les finances du Département de Mayotte se trouvent dans une situation fragile. Confrontés à une charge croissante liée à la prise en charge des non assurés sociaux, notamment ceux issus de l’immigration clandestine, les élus ont pris conscience de la nécessité d’une nouvelle compensation de l’État. Dans cette optique, des courriers ont été envoyés aux ministres Gérald Darmanin et Jean-François Carenco, évaluant les besoins de financement à environ 65 millions d’euros.
Lors de sa rencontre avec les plus hautes autorités politiques du pays, Ben Issa Ousseni a également abordé les thématiques soulevées dans une tribune qu’il a rédigée conjointement avec Madi Madi Souf, président de l’association des maires de Mayotte, dans les colonnes du journal Le Monde. L’un des sujets clés était le retrait des forces de gendarmerie à l’issue de l’opération Wuambushu. Une opération qui a eu des répercussions significatives sur la sécurité de l’île et qui a suscité de vives inquiétudes au sein de la population.
Lors de ces rencontres politiques, le président Ousseni a plaidé pour le maintien durable des effectifs policiers de Wuambushu et a défendu ardemment la nécessité de moyens renforcés pour le Département de Mayotte. Ses démarches ont été accueillies avec bienveillance et semblent susciter un intérêt réel. « Une écoute très bienveillante, la prise en compte de la situation locale et des engagements semblent laisser envisager des suites concrètes à ses démarches », a déclaré Ben Issa Ousseni.
Cependant, il convient de souligner que des évaluations locales de la situation seront préalablement réalisées avant tout retrait des forces de l’ordre. Il est donc primordial d’analyser minutieusement les enjeux sécuritaires et les besoins spécifiques de Mayotte afin d’assurer une transition en douceur.
Cette rencontre entre le président Ben Issa Ousseni et la première ministre Élisabeth Borne marque ainsi une étape cruciale dans les négociations en cours entre Mayotte et l’État. La prise en compte de la situation locale et des engagements pris par les autorités laisse entrevoir des avancées concrètes pour la collectivité départementale. Toutefois, l’avenir reste encore incertain et la vigilance demeure de mise pour garantir le développement et la sécurité de cette île de l’océan Indien.