Sous le soleil matinal, les membres du collectif se sont regroupés devant l’entrée du service, paralysant les démarches administratives rapporte le Journal de Mayotte. Leur message est clair : tant que le gouvernement ne supprime pas définitivement le titre de séjour territorialisé et ne réécrit certaines dispositions du texte législatif, la mobilisation ne faiblira pas.
Safina Soula, figure de proue du mouvement et présidente du collectif né en 2018, ne mâche pas ses mots. « On ne lâchera pas. Le gouvernement fait mine de dialoguer, mais dans le fond, il maintient des outils juridiques qui nous précarisent et nous fragilisent chez nous. » Elle fustige notamment l’article 20 du projet de loi, perçu comme une réintroduction déguisée de l’article 10, pourtant supprimé du précédent texte d’urgence sur Mayotte.
Autre point de crispation : la future piste longue à Bouyouni. Pour Safina Soula, ce projet est une aberration. « C’est une mascarade, une fausse solution. Il faut l’agrandir sur le site actuel, pas dénaturer encore davantage nos terres. »
La tension est montée d’un cran avec l’appel lancé récemment par des personnalités comoriennes contre la construction d’une nouvelle base navale française sur l’île. Une provocation insupportable pour la militante, qui exhorte Manuel Valls et Emmanuel Macron à prendre position fermement lors du sommet de la Commission de l’océan Indien prévu fin avril.
Dans l’immédiat, aucune durée de blocage n’a été annoncée. Mais à la préfecture, la pression est palpable. Les manifestants ont prévenu : tant que la loi-programme reste inchangée, le dialogue sera au point mort.