Les derniers chiffres de France Travail montrent une progression de 3,1 % du nombre de demandeurs d’emploi au troisième trimestre 2025 — une hausse plus marquée que dans le reste du pays rapporte Mayotte La 1ère.
En trois mois, 585 Mahorais supplémentaires se sont inscrits à France Travail. La hausse atteint 9,3 % pour la catégorie A, celle des personnes sans aucune activité. Une progression qui place Mayotte loin devant les autres territoires ultramarins — la Guyane, par exemple, n’enregistre que +5 %.
Cette dégradation intervient malgré une réforme récente du suivi des publics. L’intégration de nouveaux bénéficiaires (RSA, jeunes en CEJ ou PACEA) n’explique pas tout : même sans ces ajouts, la hausse du chômage pur resterait de plus de 12 %.
La situation est particulièrement alarmante pour les moins de 25 ans, dont le nombre de chômeurs bondit de près de 11 % sur le trimestre, et de près de 15 % sur un an. Une génération déjà fragilisée par le manque de débouchés locaux et la précarité de l’emploi.
Les 25-49 ans ne sont pas épargnés non plus (+10,6 %), tandis que les plus de 50 ans connaissent une hausse plus modérée (+3,3 %), mais continue.
Cette remontée du chômage confirme la fragilité de l’économie mahoraise, encore largement dépendante de l’emploi public et des dispositifs d’insertion. Dans un contexte où la population active ne cesse d’augmenter, les offres d’emploi ne suivent pas le rythme, accentuant les inégalités déjà criantes sur l’île.
Pour France Travail, le message est clair : « l’enjeu est désormais d’accompagner massivement les jeunes vers la formation et l’emploi durable ». Mais sur le terrain, beaucoup redoutent que la reprise du chômage à Mayotte ne soit pas un accident passager, mais le signe d’une crise structurelle.
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