Les niveaux des deux retenues collinaires – qui assurent 80 % de l’approvisionnement en eau à Mayotte, avec les eaux de surface – sont à des niveaux historiquement bas pour la période. A de tels niveaux, la qualité de l’eau inquiète. La retenue de Dzoumogné, au nord de l’île, n’est remplie qu’à 14 %. « Nous n’avons jamais puisé si loin », indique d’ailleurs un ingénieur spécialisé dans la gestion de l’eau sur le territoire. Dans le même temps, les coupures d’eau favorisent l’infiltration de bactéries, empêchées d’ordinaire par la pression. «Le fait de couper l’eau augmente le risque d’infiltration des germes et d’eau contaminée dans le réseau», indique Olivier Brahic, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS).
Un doublement des contrôles
Le laboratoire EA2S Solutions analytiques, installé à Passamaïnty, au sud de Mamoudzou, a donc mené ses propres analyses d’eau pour en vérifier la qualité. Selon son directeur, « une prolifération de la bactérie Escherichia Coli » a été identifiée, rapporte le journal local Mayotte Hebdo. Une bactérie, résidant dans le tube digestif de l’homme, qui peut provoquer des maux de ventre, des diarrhées, de la fièvre, ou encore la présence de sang dans les selles. L’Agence Régionale de Santé de Mayotte dément, de son côté, « fermement ces informations, et confirme qu’à ce jour, l’eau au robinet est potable dès lors que les recommandations sanitaires de l’ARS sont suivies et respectées. » Il est recommandé à la population de faire bouillir l’eau dans les premières heures suivant la réouverture du réseau (6 heures après une coupure nocturne, 12 heures après une coupure supérieure ou égale à 24 heures).
« Depuis le renforcement des coupures d’eau, l’ARS n’observe pas de dégradation de la qualité de l’eau », assure-t-elle dans un communiqué, soulignant qu’elle « doublerait le nombre de contrôles dans le cadre de la crise de l’eau ».