La GAO ou la « police baskets » pour courir après les clandestins

par | 19 Mai 2023 | Société

La GAO, surnommée la "police baskets", est une unité de la Police aux Frontières unique en France qui opère sur toute l'île. Cette unité se distingue par le port dérogatoire de chaussures de sport par ses soixante agents, qui arborent également un treillis bleu et un maillot anti-transpiration noir floqué d'un guépard symbolisant la rapidité.


Les membres de la GAO ont pour mission d’appréhender les clandestins, que ce soit dans les quartiers, les villages ou les champs. Un fonctionnaire ayant rejoint l’unité en 2019 explique leur travail. Chaque jour, cette unité parcourt l’ensemble du territoire, que ce soit en voiture ou à pied, pratiquant ce qu’ils appellent le « saute dessus » sur des individus soupçonnés d’être en situation irrégulière. Il faut souligner que près de 175 000 habitants estimés ne possèdent pas la nationalité française.

Malgré les nombreuses interpellations effectuées quotidiennement par la GAO, la résolution de cette situation inextricable semble être une goutte d’eau dans l’océan. L’équipe, à bord d’un véhicule blindé pour résister aux jets de projectiles, s’enfonce dans les ruelles accablées par la chaleur de Mamoudzou, la capitale de l’île. Concentrés, les agents scrutent attentivement la foule sans jamais choisir leurs cibles en fonction de leur apparence physique. Ils affirment tous se baser sur des critères tels que « l’attitude » (fuyante ou apeurée) ou même des éléments « vestimentaires » pour détecter les Étrangers en situation irrégulière (ESI).

Des centaines de contrôles et interpellations par jour

La GAO réalise environ une centaine de contrôles et interpellations par jour, et l’un de ses objectifs affirmés est d’atteindre ces chiffres. Le responsable de l’unité admet que c’est la multiplication des contrôles qui accroît les chances de trouver des ESI. Il souligne cependant que malgré les interpellations quotidiennes, de nombreux migrants arrivent en kwassa chaque jour. Malgré ce constat, ils restent engagés dans leur travail et continuent leur mission.

Depuis le début de l’opération Wuambushu le 25 avril, dont l’objectif initial était d’intensifier les expulsions, l’unité fonctionne en mode dégradé et limite les interpellations. En effet, le Centre de Rétention administratif, qui dispose de 136 places, est saturé. Ainsi, chaque personne sans papiers contrôlée se voit remettre une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous un mois et est généralement relâchée.

Leur objectif de chiffre et leur détermination à effectuer leur travail témoignent de la complexité de la situation migratoire/ Malgré les critiques et les difficultés rencontrées, la GAO poursuit sa mission avec rigueur, tout en essayant de rester humaine face aux destins souvent tragiques des personnes qu’elle interpellent.


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