En novembre dernier, à Koungou, un adolescent s’est retrouvé avec la main presque sectionnée après avoir été attaqué par plusieurs individus armés de machettes et au visage dissimulé. Identifiés par la victime lors d’un tapissage, deux des agresseurs ont été arrêtés. L’un d’eux était déjà incarcéré pour des faits similaires, condamnés en janvier dernier à trois ans de prison rapporte le Journal de Mayotte.
Lors de l’audience, les explications des prévenus oscillent entre minimisation et justification. « Je voulais juste casser son vélo », tente l’un d’eux. « Il fait partie d’une bande rivale », ajoute-t-il, provoquant l’exaspération du tribunal. Le second admet les coups portés mais évoque une vengeance : « Il m’avait menacé avant et agressé un enfant au couteau. »
Face à cette banalisation de la violence, la présidente du tribunal et le procureur haussent le ton. « Vous trouvez normal d’attaquer quelqu’un à coups de machette ? », s’emporte la magistrate. Le parquet rappelle, lui, que la victime aurait pu perdre sa main et s’indigne de ces vendettas entre bandes rivales qui plongent Mayotte dans une spirale sanglante.
Le procureur a requis 30 mois de prison ferme pour Ali S., déjà incarcéré, et 12 mois ferme avec mandat de dépôt pour Said S., assortis d’une interdiction de port d’arme pendant cinq ans. Son avocat a plaidé pour une peine aménagée, évoquant un jeune sans antécédent judiciaire tentant de s’insérer.
Le tribunal a finalement condamné Ali S. à 24 mois de prison, dont six ferme, et Said S. à 24 mois avec sursis probatoire pendant deux ans, évitant ainsi l’incarcération immédiate. Tous deux devront indemniser la victime et ne pourront détenir d’armes durant cinq ans.