Dans la capitale, les habitants ont été réveillés par des trombes d’eau mêlées à des éclairs et des grondements de tonnerre. “Je n’ai même pas osé sortir pour aller aux toilettes”, confie Fatima, une habitante du sud de Moroni. À l’aube, les rues du centre-ville étaient inondées, notamment près du port, où la circulation n’était plus possible que dans un seul sens rapporte Mayotte Hebdo. Les images relayées sur les réseaux sociaux montraient des voitures à l’arrêt et des piétons pataugeant dans l’eau.
Les cours d’eau de Moroni et de ses alentours ont débordé, entraînant des crues soudaines dans des quartiers déjà connus pour leur vulnérabilité. À Vuvuni, une rivière est sortie de son lit. À Mitsoudjé, c’est le cours d’eau Maitharaqui a envahi les habitations. La sécurité civile, en partenariat avec le Croissant-Rouge comorien, est à pied d’œuvre pour évacuer, reloger et soutenir les sinistrés. Aucune victime n’était signalée mardi après-midi, mais le bilan humain et matériel pourrait évoluer.
En cause, selon les météorologues : la transition saisonnière du Kashkazi (été) vers le Kusi (hiver), une période qui s’accompagne de perturbations locales. Les vents atteignent 30 à 40 km/h, compliquant les opérations en mer. Les liaisons maritimes entre Mohéli et la Grande Comore ont été suspendues, et les habitants sont appelés à éviter les zones inondables, à stocker de l’eau potable, et à ne jamais traverser les rivières en crue, même à pied ou en voiture.
Ces intempéries ravivent un traumatisme récent : l’an dernier, à la même période, les Comores avaient connu des inondations meurtrières faisant 3 morts, 14 blessés, et des dizaines de milliers de sinistrés. Un plan d’urgence multi-sectoriel de 2,5 millions d’euros avait été présenté aux partenaires internationaux, mais sur le terrain, les structures restent fragiles.