Mais cette reprise n’est pas née d’un accord entre les parties : elle a été imposée par la justice rapporte Mayotte Hebdo.
Saisi en référé par la direction d’ETPC, le tribunal judiciaire de Mamoudzou a tranché : les blocages mis en place par les grévistes sont jugés « manifestement illicites » et doivent cesser. Le verdict est clair : les accès aux sites doivent être libérés, sous peine d’une astreinte de 1.000 euros par infraction constatée. La CGT et cinq salariés identifiés comme meneurs sont directement visés et condamnés à verser 5.000 euros à leur employeur.
Cette décision a provoqué un coup de froid dans les rangs du mouvement social. Moidjoumoi Madi, déléguée CGT-Ma, parle d’une « décision politique » et dénonce une tentative d’intimidation. Elle redoute désormais des représailles, notamment des licenciements ciblés. « On veut des garanties, un protocole de sortie pour nous protéger », plaide-t-elle, tout en affirmant que la revendication initiale – une prime de 3.000 euros liée au cyclone Chido – reste légitime.
Mais dans les faits, le rapport de force s’est inversé. Le dialogue social est à l’arrêt, les pertes de salaire commencent à peser, et de nombreux grévistes ont réintégré leur poste. Un retour au travail contraint, sur fond d’amertume et de résignation.
Pour l’heure, la grève s’essouffle, sans avancée concrète. Reste à savoir si la CGT choisira de faire appel, ou si cette décision de justice mettra définitivement fin à un mouvement social qui, pour les salariés engagés, laisse un goût amer d’inachevé.