Un phénomène d’une ampleur jamais observée, alertent les scientifiques dans un rapport publié ce 5 août rapporte Mayotte La 1ère.
L’Institut australien des sciences marines tire la sonnette d’alarme après avoir analysé 124 récifs entre août 2024 et mai 2025. Le constat est sans appel : les coraux blanchissent à une vitesse record, sous l’effet de températures océaniques étouffantes, aggravées par des cyclones et la voracité des étoiles de mer couronne d’épines.
Les régions nord et sud du récif, qui s’étend sur plus de 2 300 km, ont subi un effondrement annuel inédit. Le corail Acropora, espèce phare mais vulnérable, paie le plus lourd tribut. En cause : le réchauffement climatique, pointé sans détour par les experts comme le coupable numéro un.
Le phénomène ne touche pas que l’Australie. En 2025, les récifs de Mayotte, La Réunion, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie et même ceux de la Caraïbe ont eux aussi blanchi sous l’effet des canicules marines. En deux ans, plus de 80 % des récifs mondiaux ont été atteints.
« Nous sommes face à des montagnes russes écologiques », explique Richard Leck du WWF. « Et le jour où le récif ne se relève plus comme avant, on saura qu’on a dépassé le point de non-retour. » Malgré la gravité de la situation, les scientifiques ne jettent pas l’éponge. « Il faut continuer à se battre », exhorte Mike Emslie. Car au-delà des chiffres, la Grande Barrière reste un écosystème exceptionnel, abritant des milliers d’espèces. Un paradis marin qu’il est encore temps de sauver… à condition d’agir.
Mais le temps presse. 2024 a enregistré les températures marines les plus élevées jamais mesurées autour de l’Australie. Si le pays veut honorer l’accord de Paris, il devra repenser sérieusement sa politique énergétique, lui qui reste l’un des plus gros exportateurs de charbon au monde.
La Grande Barrière blanchit… mais l’indifférence, elle, pourrait la faire disparaître pour de bon.