L’arrêté préfectoral est tombé ce vendredi, officialisant une évacuation imminente dans ce quartier de Hacomba rapporte Mayotte La 1ère.
Les occupants de ces cases de fortune, souvent sans eau potable ni assainissement, savent désormais qu’ils ont un mois et huit jours avant l’opération de décasage. Une semaine avant la démolition, ils recevront une notification officielle et pourront s’adresser à une permanence sociale censée leur proposer des solutions de relogement. L’ACFAV, en charge de l’accompagnement, avait déjà commencé à notifier certaines familles en janvier.
À l’origine de cette opération, la mairie de Bandraboua a plaidé la nécessité de libérer ce terrain pour y construire une école de 26 classes. Face à l’explosion démographique et au manque criant d’infrastructures scolaires, la municipalité a saisi la préfecture qui a invoqué la loi ELAN pour justifier cette évacuation.
Mais ce n’est pas le seul argument avancé. Un rapport d’insalubrité établi par l’Agence Régionale de Santé en mai 2024 dénonce des conditions de vie précaires : logements non étanches, absence d’évacuation des eaux usées, accès limité à l’eau potable. Des risques sanitaires, mais aussi des dangers sécuritaires, tant pour les habitants que pour le reste du village.
Hacomba traîne une réputation sulfureuse. Selon la gendarmerie, il abrite plusieurs figures connues de la délinquance locale. Dans ce quartier difficile d’accès, où les patrouilles sont régulièrement attaquées par des jets de projectiles, l’État pointe un refuge pour les clandestins fraîchement arrivés sur l’île.
L’opération Mayotte Place Nette, menée entre avril et juillet 2024, avait déjà mobilisé d’importants moyens policiers pour contenir l’insécurité à Dzoumogné. En mai dernier, cinq cases avaient été démolies en flagrance, alors qu’elles étaient en pleine construction.