À son bord, une trentaine de personnes (membres d’équipage et passagers confondus) dont plusieurs ressortissants comoriens, notamment la fille et le frère du propriétaire du navire rapporte Mayotte Hebdo. Un silence insoutenable plane depuis sur cette traversée qui n’a jamais atteint son port d’arrivée.
Le bateau de 220 tonnes, actif depuis seulement quatre mois, avait pris le large en fin d’après-midi, transportant essentiellement des marchandises et, ce jour-là, un nombre inhabituellement élevé de passagers. L’inquiétude est montée d’un cran dès le jeudi suivant : toujours aucune trace du bateau. Ni les navires croisant la zone, ni l’aéronef déployé depuis Mayotte pour survoler les eaux n’ont pu repérer le moindre indice. La mer, implacable, ne parle pas.
À Mahajanga comme à Moroni, les familles sont suspendues à chaque mise à jour officielle. « Sans nouvelles, l’angoisse devient insupportable », confie une source locale. Les recherches continuent côté comorien comme malgache, mobilisant tous les moyens disponibles, y compris les navires commerciaux croisant en zone de recherche.
Ce drame maritime intervient alors que les relations entre Madagascar et les Comores se réchauffaient timidement. Les ports malgaches avaient rouvert aux bateaux comoriens en mars dernier, après cinq mois de fermeture liée à l’épidémie de choléra dans l’archipel. Une tension déjà précédée par un épisode délicat : la saisie de 49 kg d’or à Moroni en 2021, impliquant deux ressortissants malgaches, à l’origine d’un gel des vols directs toujours en vigueur.