Initiée par le SIDEVAM, l’ADEME et l’association AMO Bweni Wulanga, cette action vise à répondre à l’urgence environnementale croissante depuis la crise de l’eau, qui a inondé l’île de millions de bouteilles en plastique. Les habitants, sacs gonflés de déchets à la main, se sont rués vers les stands installés pour l’occasion rapporte Mayotte Hebdo.
Le principe est simple et efficace : les bouteilles sont pesées, converties en points, puis échangées contre du savon, du riz, des sardines ou encore de l’huile. En quelques heures, près de 150 personnes (dont une majorité de jeunes) ont participé à cette opération citoyenne. Une benne pleine plus tard, les premiers effets concrets de cette initiative étaient visibles… et encourageants.
Dans la file, Aïda, infirmière scolaire à Chambényoumba, voit dans cette démarche un outil pédagogique : « C’est une belle manière d’impliquer les enfants et de leur faire comprendre, par l’action, l’impact des déchets ». À ses côtés, Zida, militant local convaincu, abonde : « On a basculé dans une société de consommation sans les bons réflexes. Il est temps de les retrouver. »
Même les commerçants ont joué le jeu. La boutique Hypertchanga, connue dans la région, a fourni ses produits en échange d’une prise en charge par le SIDEVAM. « Je ne gagne pas grand-chose, mais je gagne en fierté », glisse un employé, en voyant les familles repartir les bras chargés.
Cette expérimentation, prévue sur six mois et bientôt déployée à Bandraboua, pourrait bien devenir un modèle à suivre dans d’autres communes. Car à Mayotte, désormais, chaque bouteille ramassée peut nourrir une famille… et préserver l’avenir de l’île.