Hôpitaux saturés, électricité intermittente, absence d’eau potable et routes détruites : chaque aspect de la vie quotidienne est un combat rapporte le Journal de Mayotte. La population, abandonnée à elle-même, s’accroche à un espoir fragile.
Santé : des soignants au bord de la rupture
Le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) fonctionne dans des conditions extrêmes. Certains services ont été détruits par les inondations, mais le personnel continue de soigner. « On a séché la réanimation à mains nues pour réinstaller les patients. On fait ce qu’on peut, mais c’est insoutenable », confie un médecin épuisé.
Dans les zones reculées, les victimes ne parviennent pas toujours à rejoindre les centres de soin. Les morts, souvent enterrés dans l’urgence et sans formalités, passent sous les radars. « On doit choisir, faute de ressources », ajoute un autre soignant.
L’électricité : un luxe fragile
Les techniciens d’Electricité de Mayotte (EDM) bataillent jour et nuit pour rétablir le courant. Si certaines zones critiques, comme les hôpitaux, retrouvent de l’électricité, le reste de l’île sombre dans l’obscurité. « On recharge nos téléphones avec des panneaux solaires ou on marche des heures pour trouver un peu de réseau », raconte un habitant d’Hajangua, dont la maison a été balayée.
L’eau potable : une ressource devenue rare
Les canalisations endommagées et les usines à l’arrêt privent des milliers de foyers d’eau potable. « L’eau revient parfois, mais elle est impropre à la consommation », s’alarme une résidente de Koungou. Les distributions sporadiques ne suffisent pas à couvrir les besoins d’une population assoiffée.
Des routes impraticables : Mayotte isolée
Les routes, étranglées par des troncs d’arbres et des coulées de boue, compliquent l’acheminement des secours. « Les volontaires dégagent ce qu’ils peuvent à la machette, mais certaines zones sont encore inaccessibles », rapporte un élu local. L’île se divise entre ceux qui parviennent à bouger et ceux, trop loin, laissés-pour-compte.
La liaison entre Grande-Terre et Petite-Terre rompu
La destruction des barges, reliant les deux parties de l’île, a accentué l’isolement. Si quelques navires militaires assurent des livraisons d’urgence, les délais sont interminables. Le quotidien des habitants ressemble à une survie au ralenti.
Un aéroport fantôme
La tour de contrôle détruite, l’aéroport international Marcel-Henry reste cloué au sol. Seules des opérations militaires garantissent un minimum de connexion avec l’extérieur, laissant l’île comme coupée du reste du monde.