Des makis hagards errent désormais au cœur des villes, cherchant désespérément nourriture et abri dans un environnement qu’ils ne reconnaissent plus rapporte Mayotte La 1ère.
Les scènes de ces lémuriens traversant maladroitement les routes ou s’introduisant dans les maisons se multiplient, abondamment relayées sur les réseaux sociaux. Mais derrière ces images attendrissantes se cache une réalité plus sombre : celle d’une faune frappée de plein fouet par la disparition de son habitat naturel.
« Il n’y a plus de fruits, plus d’arbres où se réfugier. Il faudra attendre un an, peut-être deux, avant que la végétation ne se régénère », déplore Issimainla Mari, chargé de mission zone humide à la Fédération Mahoraise des Associations Environnementales (FMAE).
Les makis ne sont pas les seuls à souffrir. Les oiseaux, dont les nids ont été détruits par la tempête, payent également un lourd tribut. « On a perdu énormément d’œufs et de jeunes oisillons. Le martin triste est aujourd’hui quasiment le seul oiseau qu’on croise », ajoute-t-il.
Pourtant, il reste difficile d’évaluer l’ampleur réelle de ces pertes. Une phase d’étude et de diagnostic est en cours, mais les premiers résultats ne seront disponibles que dans plusieurs semaines.
D’ici là, la FMAE lance un appel à la population. Si croiser un maki en quête de nourriture peut émouvoir, il est primordial de ne pas le nourrir systématiquement. « Nous devons éviter qu’ils deviennent dépendants de l’homme », insiste Issimainla Mari. Autre recommandation : redoubler de vigilance sur les routes pour limiter les accidents impliquant des animaux désorientés.
Le cyclone Chido a bouleversé bien des vies, y compris celles que l’on oublie trop souvent.