Cyclone Chido : dans le nord de Mayotte, l’impression d’être oubliés

par | 23 Déc 2024 | Social, Société

Six jours après le passage du cyclone Chido, le nord de Mayotte porte encore les stigmates du désastre.


Entre toitures arrachées, végétation décimée et coupures généralisées, les habitants de cette partie de Grande-Terre se sentent abandonnés, loin des regards et des aides d’urgence rapporte Mayotte Hebdo.

« On est les plus touchés, mais on s’occupera de nous en dernier », lâche avec amertume Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental, contrainte de dormir chez une voisine. Depuis la catastrophe, elle arpente sans relâche son canton de M’tsamboro pour dresser un état des lieux des besoins.

À Acoua, Bandraboua ou encore Handréma, l’absence de réseau et d’électricité plonge la population dans un isolement total. La station-service de Dzoumogné, l’une des rares encore en activité, est prise d’assaut dès son ouverture. Faute de frigos, la nourriture se perd et les réserves s’amenuisent.

Certains, comme Bacari Soulaimana, retournent à des pratiques d’un autre temps. « Je n’avais pas mis les pieds dans une rivière pour puiser de l’eau depuis des années », raconte-t-il en remplissant ses bidons au bord de la Soulou. Pour d’autres, c’est une première. Ilias et Nathalie, jeunes époux, lavent leur linge directement dans le courant.

À Handréma, le puits de la mosquée tourne sans interruption, offrant un répit à ceux qui n’ont plus accès à l’eau courante. « Sans ça, on serait complètement perdus », confie un habitant.

À Hamjago, le restaurant Coco Beach est devenu un centre de communication improvisé. Grâce à son groupe électrogène et à deux antennes Starlink, il offre chaque jour 500 connexions internet. Des familles y viennent pour chercher des nouvelles de leurs proches ou laisser des messages sur un tableau improvisé.

« On n’a vu personne ici. Pas assez de gendarmes, ni de pompiers. Heureusement qu’on est solidaires », déplore Ronan Michanoud, co-gérant du restaurant.

Malgré l’ampleur des dégâts, le bilan humain reste faible dans ces villages, moins densément peuplés que d’autres secteurs de Mayotte. « Il y a eu deux morts à Acoua », indique la vice-présidente, tandis qu’à Hamjago, aucun enterrement n’a eu lieu depuis deux semaines.


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