Une infirmière a récemment lancé cet appel à l’aide, mais il n’a malheureusement pas suscité un grand intérêt en métropole. Ces dernières semaines, le CHM de Mayotte a été fortement médiatisé en raison des agressions subies par son personnel, sans oublier les intrusions de bandes armées dans certains établissements de santé selon La 1ère.
La conséquence la plus grave de cette crise se fait sentir au sein du service des urgences. Selon le Dr Nora Oulehri, directrice du SAMU 976 et l’une des rares rescapées, le fonctionnement du SMUR est actuellement impossible. Ces derniers mois, de nombreux médecins urgentistes ont résilié leur contrat ou annulé leur venue à Mayotte, laissant un vide considérable.
Au CHM, les anciens du service sont actuellement sollicités pour reprendre le travail. Selon le Dr Oulehri, il est nécessaire d’avoir 37 médecins pour assurer le bon fonctionnement du service, alors qu’ils ne sont que 6. Ces six praticiens assurent une rotation continue de 24 heures sur 24, parfois en effectuant des gardes de 48 heures d’affilée, ce qui les place à la limite de la légalité.
Malgré la décision de ne traiter que les urgences vitales, les Urgences du CHM restent constamment fréquentées, avec un flux de 160 à 190 patients chaque jour. Pour faire face à cette situation, des décisions difficiles ont été prises. Selon un praticien, tous les autres services ont été fermés, ne laissant qu’un médecin à l’accueil et un autre en régulation.
Seules les urgences vitales sont prises en charge.
Face à cette détresse, des demandes de renforts ont été faites, mais les réponses obtenues sont décourageantes : « Êtes-vous sûrs de garantir la sécurité ? Nous ne pouvons pas nous engager sur ce point. » Du côté des infirmiers, la situation n’est guère meilleure. Malgré l’activation du niveau 2 du plan blanc, il est impossible de trouver des remplaçants. Au sein de l’unique hôpital de l’île, tous les autres services souffrent de l’image négative renvoyée par Mayotte à l’extérieur. Selon le Dr Oulehri, l’ancienne direction n’a pas pris les mesures nécessaires pour assurer la pérennité du système. « Nous avons toujours fonctionné avec des remplaçants, sans jamais envisager de solutions durables.«