« Aucun cas de fièvre typhoïde n’a été enregistré pour le moment », assure Olivier Brahic, directeur général de l’Agence régionale de santé de Mayotte. C’est le principal risque sanitaire provoqué par la crise de l’eau à Mayotte. L’île connaît en effet une sécheresse gravissime, couplée à des infrastructures dont les capacités ne parviennent plus à subvenir aux besoins en eau de la population. Ces dernières peuvent produire 38 000 m³ au maximum, quand la consommation moyenne atteint 40 000 m³. Une situation qui oblige la multiplication des coupures d’eau dans le département. A compter du 4 septembre, les habitants n’auront l’eau courante qu’un jour sur trois.
« Renforcer les dispositifs de veille sanitaire »
Ce 28 août, l’ARS organisait donc une conférence de presse pour faire le point sur les enjeux sanitaires. Si, « à date, il n’y a pas de problème sanitaire lié à la crise de l’eau », l’agence annonce « doubler les contrôles, renforcer les dispositifs de veille sanitaire » et a anticipé une campagne de vaccination contre la fièvre typhoïde, tout en surveillant l’hépatite A, le choléra et la poliomyélite.
D’après le dernier rapport de Santé Publique France, publié le 17 août, la vente d’anti-diarrhéiques aurait augmenté à Mayotte, fin août. Pour l’ARS, il est toutefois délicat « d’identifier ce qui est lié à la consommation d’eau et ce qui est causé par l’épidémie de gastroentérite, habituelle à cette période. » Pour limiter les risques, l’agence conseille de « faire bouillir l’eau après les grosses coupures. » Quand l’eau ne circule plus dans les canalisations, des bactéries et des germes peuvent en effet s’y infiltrer. L’ARS préconise également de ne pas stocker d’eau potable plus de 48 heures et de se laver les mains fréquemment.