Désormais, l’eau sera coupée dès 10h, contre midi actuellement, et les habitants devront s’adapter à 20 heures consécutives sans accès à l’eau dans les trois premiers secteurs concernés rapporte Mayotte Hebdo.
La Société Mahoraise des Eaux (SMAE) peine depuis des semaines à maintenir une alimentation stable. Les réservoirs se vident régulièrement, en particulier à Mamoudzou, en raison d’une consommation accrue et d’un épuisement des ressources naturelles en fin de saison sèche. Les forages de Kawéni et Kwalé, par exemple, affichent des rendements en baisse significative.
À cette consommation grandissante, qui progresse d’environ 2 000 m³ par jour chaque année, s’ajoutent des captages et forages qui peinent à répondre à la demande. Selon Jérôme Josserand, directeur de la DEALM, la baisse de productivité des nappes et des rivières est typique de la période actuelle, rendant la gestion des ressources encore plus critique.
Pour répondre à ces difficultés, les horaires des coupures évoluent :
- Nouveaux horaires : de 10h à midi, avec remise en eau le lendemain après 16h.
- Zone industrielle de Kawéni : maintenue aux coupures nocturnes uniquement.
Cette mesure prolonge encore la durée sans eau pour les habitants, avec l’espoir de permettre un remplissage plus efficace des réservoirs.
Les retenues collinaires de Dzoumogné et Combani, essentielles à l’approvisionnement, affichent moins de 50 % de leur capacité. Une situation habituelle à cette période de l’année, mais amplifiée par une sollicitation accrue des réserves pour compenser la faiblesse des autres sources.
L’arrivée prochaine de la saison des pluies, prévue « normale » selon Ibrahim Aboubacar, directeur des Eaux de Mayotte, est attendue pour recharger nappes, rivières et retenues.
Pour répondre durablement à la crise, une usine de dessalement à Ironi Bé a été validée, bien qu’avec des réserves du Parc naturel marin. Cet équipement, attendu pour 2026, promet une production supplémentaire de 10 000 m³ par jour.
En attendant, les efforts se concentrent sur la réparation des fuites, qui causent la perte de 30 % de l’eau produite, et la mise en service de nouveaux forages. Cependant, comme le rappelle Jérôme Josserand, un forage inauguré en saison sèche ne peut offrir qu’une productivité limitée.