Un repli notable, salué localement comme un signe encourageant de reprise, dans un territoire encore convalescent après le passage dévastateur du cyclone Chido rapporte Mayotte La 1ère.
Avec 19 015 inscrits, les chiffres frôlent ceux enregistrés l’an dernier à la même période — une baisse quasi équivalente, puisque l’écart n’est que de 0,3 % sur un an. Mais à y regarder de plus près, les coulisses de cette amélioration sont plus nuancées qu’il n’y paraît.
La majorité des demandeurs d’emploi (72 %) relèvent de la catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité au cours du mois écoulé. Cette population a diminué de 13,4 % sur le trimestre, mais France Travail précise que cette baisse est partiellement liée à des changements administratifs : depuis le début de l’année, certaines personnes non indemnisées n’étaient plus tenues de s’actualiser chaque mois. Résultat : Elles sont restées en catégorie A par défaut, sans refléter leur véritable situation.
Parallèlement, les catégories B et C — celles regroupant les demandeurs d’emploi ayant travaillé partiellement — enregistrent une légère hausse, conséquence directe de cette nouvelle règle d’actualisation. À noter aussi l’apparition récente de deux nouvelles catégories, F et G, respectivement pour les parcours sociaux et les personnes en attente d’orientation, qui concernent déjà près de 1 800 personnes.
Autre élément clé de ce trimestre : la réforme des sanctions. Depuis juin, les manquements aux obligations d’un demandeur ne mènent plus automatiquement à une radiation, mais à une suspension temporaire des allocations. Cette approche plus progressive explique en partie la baisse mécanique du nombre de radiations, contribuant indirectement à la lecture plus favorable des chiffres.
Cette baisse intervient dans un contexte post-cyclonique où de nombreuses activités reprennent. Chantiers de reconstruction, aides publiques, relance ponctuelle de certains secteurs… autant de facteurs qui peuvent temporairement absorber une partie de la main-d’œuvre locale. Mais les analystes restent prudents : la dynamique pourrait s’essouffler sans mesures structurelles durables.