Déjà condamné en 2017 et 2019 pour des faits similaires, il était jugé en comparution immédiate pour avoir capturé et dépecé une tortue verte, une espèce protégée qui vient pondre sur les plages de l’archipel rapporte Mayotte La 1ère.
Les faits remontent à la nuit du 15 au 16 mars, lorsque huit agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont surpris le braconnier sur la plage de Charifou, au sud de Mayotte. Tentant d’échapper aux autorités, il a plongé dans l’océan et nagé sur deux kilomètres avant d’être finalement interpellé. Lors de son audience, il a nié être l’auteur du massacre, rejetant la faute sur un complice qui, lui, a pris la fuite. Toutefois, il a reconnu revendre la viande de tortue à une clientèle régulière, pour environ 20 euros le kilo.
Lors de son arrestation, les inspecteurs ont saisi 70 kilos de viande ainsi que du matériel utilisé pour la découpe et le transport des carcasses. Ironie du sort, le prévenu a avoué avoir, par le passé, travaillé comme patrouilleur de nuit pour protéger ces mêmes tortues contre le braconnage.
À Mayotte, la viande de tortue se revend jusqu’à 60 euros le kilo, un commerce illicite qui met en péril la survie de l’espèce dans l’archipel. Chaque année, environ 3 000 pontes sont recensées, mais près de 350 tortues finissent entre les mains des braconniers, selon le Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues (Remmat).
En plus de sa peine de prison, le condamné devra verser 3 000 euros à chacune des associations parties civiles, parmi lesquelles Les Naturalistes, Oulanga Na Nyamba et Sea Shepherd France. Michel Charpentier, président des Naturalistes, salue une « décision historique » qui, selon lui, envoie un message fort aux braconniers encore actifs sur l’île.