Ce jeudi et vendredi, le lycée des Lumières à Kawéni s’est transformé en quartier général de la gestion de crise rapporte le Journal de Mayotte. Directeurs généraux des services, élus, pompiers, RSMA et acteurs sociaux se sont réunis pour une grande mise au point : comprendre ce qui n’a pas fonctionné et préparer l’île aux prochains chocs.
« À Mayotte, tout repose sur le local », rappelle Ludovic Blay, expert en gestion de crise. Contrairement à la métropole, l’île ne peut pas compter sur un système pyramidal mobilisant rapidement l’État et l’Europe. Pont aérien retardé, renforts tardifs : ici, les premières heures d’une catastrophe dépendent presque uniquement des collectivités et de leurs moyens limités.
L’expert a insisté sur un outil clé : le plan communal de sauvegarde. Pas question qu’il reste dans un tiroir. « Il doit être opérationnel, testé, et connu de tous », martèle-t-il. Communication claire, stocks d’eau et de vivres, formation des élus et exercices grandeur nature figurent parmi les priorités.
Lors des échanges, les élus ont rappelé les failles constatées en décembre dernier : abris d’urgence insuffisants, communication déficiente, manque de bâches et de rations. « Il faut mieux anticiper, multiplier les exercices et penser à tout, y compris la santé mentale des habitants », souligne Ismaël Chakrina, adjoint au maire de Sada.
Autre défi : inscrire ces enseignements dans la mémoire des Mahorais. « Chaque crise laisse des cicatrices. Il faut transformer ces souvenirs en réflexes pour sauver des vies », conclut Ludovic Blay.