Face à cette situation, le sénateur Saïd Omar Oili demande à l’État d’intervenir en réquisitionnant ces cargaisons pour permettre leur acheminement sans frais rapporte le Journal de Mayotte.
L’association Solidarité Saint-Martin Moselle, qui a organisé l’envoi de ces containers, dénonce l’impossibilité de les récupérer en raison des sommes colossales exigées. Son président, Arnaud Gufflet, rappelle que lors du passage de l’ouragan Irma en 2017, aucun frais d’acheminement humanitaire n’avait été appliqué. À Mayotte, la réalité est bien différente.
Le port de Longoni est régulièrement critiqué pour être l’un des plus chers du monde, une situation que dénoncent les transitaires, contraints de répercuter ces frais sur leurs clients. Une source portuaire confirme : « Les coûts de stationnement explosent chaque jour où ces containers restent à quai », rendant leur sortie de plus en plus compliquée.
Cette nouvelle polémique intervient alors que le port de Longoni avait déjà été au centre des tensions après le cyclone Chido. À l’époque, des importateurs n’avaient pas pu récupérer leurs marchandises à cause de tarifs prohibitifs et d’une infrastructure endommagée, paralysant l’approvisionnement de l’île. Certains containers avaient même dû être extraits par l’Armée, faute de solutions locales efficaces.
Dans un courrier adressé au préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le sénateur Saïd Omar Oili demande un arrêté de réquisition pour l’ensemble des containers humanitaires arrivant sur l’île, afin que l’État prenne en charge ces frais. Il propose également que l’Armée soit mobilisée pour assurer le transport de ces cargaisons vers leurs destinataires.
Cette demande fait suite à une interpellation du Premier ministre le 17 février dernier, dans laquelle le sénateur alertait sur les difficultés d’acheminement des aides envoyées depuis la métropole et La Réunion.