Vendredi 20 décembre, Emmanuel Macron, en visite dans cette commune coupée du monde depuis le passage du cyclone Chido, a été accueilli par des cris qui résonnent comme un appel à l’aide désespéré rapporte le Journal de Mayotte.
Alors que le président traverse les rues dévastées, les habitants réalisent peu à peu sa présence. « C’est Macron ? Je savais même pas qu’il était là ! », s’exclame un jeune, surpris, téléphone en main. Sans réseau, la majorité des Mahorais de cette région ignorait tout de cette visite présidentielle. Depuis plus d’une semaine, Tsingoni survit sans eau potable, sans électricité, ni réseau téléphonique.
Chido n’a laissé que des cicatrices. Les toits arrachés, les maisons inondées et les champs balayés par les rafales donnent à cette île verdoyante des allures de terre brûlée. « Il faudra des années pour tout replanter », soupire un agriculteur, désemparé devant l’étendue des dégâts.
Dans ce décor de désolation, la priorité reste l’accès à l’eau. Les habitants, armés de bassines, se tournent vers les rivières pour trouver de quoi boire ou laver quelques vêtements. Un père de famille raconte : « On dort dehors, on n’a pas le choix. Mes enfants ont encore quelques bouteilles d’eau, mais d’autres n’ont plus rien. »
Sur place, Emmanuel Macron tente de rassurer. Aux côtés du maire Issilamou Hamada, il promet que de l’eau et des vivres seront distribués rapidement. « L’armée dégage les routes en priorité, mais tout arrive », explique-t-il. Le président annonce également l’installation de systèmes satellitaires pour rétablir une connexion minimale.
Malgré ces engagements, les habitants restent sceptiques. « Ça fait des jours qu’on attend… », murmure un vieil homme en secouant la tête.
Pour faire face aux pillages et sécuriser l’île, Emmanuel Macron a confirmé l’envoi de 800 policiers, 1 200 gendarmes et 900 militaires. « L’urgence, c’est la sécurité, l’eau et la nourriture », martèle-t-il. Mais le président va plus loin : il évoque la nécessité d’un vaste chantier de reconstruction.
Comparant la situation à la restauration de Notre-Dame de Paris ou à l’organisation des JO de 2024, il assure que Mayotte sera reconstruite avec la même détermination. « On va y arriver », lance-t-il avec conviction avant de repartir vers l’aéroport de Dzaoudzi, laissant derrière lui une population en quête de réponses immédiates.