« Vers 11h15, mercredi, nous avons vu arriver une cinquantaine de jeunes, cagoulés et armés de pierres, de barres de fer et de machettes », raconte une enseignante en EPS du collège de Koungou. Une poignée d’entre eux se sont attaqués aux portes vitrées du collège. « Ils ont tenté de s’introduire au sein de l’établissement », confirme la gendarmerie de Mayotte. Les autres ont jeté une pluie de cailloux et de projectiles sur les élèves, depuis un escalier surplombant les lieux. « Nous sommes situés dans une cuvette. Les jeunes ont jeté tout ce qu’ils avaient sous la main. Un lourd projectile en fer est tombé à quelques centimètres d’un élève », témoigne un membre de l’établissement. Les gendarmes, situés à proximité, ont pu intervenir en quelques minutes et éviter l’intrusion. Selon la gendarmerie, ils étaient une douzaine de militaires sur place. « Le collège est l’un des points sensibles de la brigade de Koungou, nous intervenons très régulièrement pour assurer la sécurité », indique l’officier de permanence, qui souligne que « les conflits intervillages sont fréquents. »
La grande majorité des 110 professeurs exercent leur droit de retrait
Dans cet établissement qui compte 2 000 élèves pour 900 places, tout le monde a été mis à l’abri dans les salles de classe jusqu’en début d’après-midi, ce mercredi. Le collège a tenté de rouvrir ses portes le lendemain et le surlendemain mais, faute d’enseignants, il les a refermées quelques heures plus tard. La grande majorité des 110 professeurs exercent en effet leur droit de retrait. Jeudi, à l’ouverture, ils étaient seulement 15 à avoir fait le déplacement. « La situation est trop anxiogène. Plusieurs professeurs sont terrorisés à l’idée de revenir travailler dans ces conditions », souligne un des fonctionnaires du collège souhaitant rester anonyme. Certains élèves se disent d’ailleurs traumatisés. « Plusieurs ont fait des crises de panique. Nous sommes professeurs, on ne devrait pas avoir à gérer ça », poursuit l’enseignante en EPS. Dans un courrier, adressé au rectorat, le personnel enseignant demande à ce que les forces de l’ordre soient constamment présentes aux abords de l’établissement.