Mamoudzou : trois ans de prison pour un sexagénaire reconnu coupable d’agressions sexuelles sur une fillette

par | 3 Déc 2025 | Justice, Social, Société

Le tribunal de Mamoudzou a tranché hier dans une affaire aussi lourde que dérangeante : Ali M., sexagénaire hébergé par une famille pendant plusieurs mois, a été condamné à trois ans de prison ferme pour agressions sexuelles répétées sur une enfant de 11 ans.


Des faits commis entre 2022 et 2023, dans une case où l’exiguïté ne laissait guère de place au doute rapporte le Journal de Mayotte.

L’affaire éclate en mai 2023 lorsque la fillette, accompagnée de son beau-père, pousse la porte du commissariat. Son frère affirme alors avoir surpris l’homme dans une “position troublante” derrière sa sœur. Dans ce foyer où tout s’entend et tout se voit, plusieurs enfants rapportent des gestes insistants, des tentatives d’approche régulières et des surnoms déplacés — « ma chérie », « ma femme » — lancés par l’homme hébergé chez eux.

À la barre, Ali M. nie catégoriquement. Il accuse la famille d’avoir « monté un coup » pour ne pas rembourser un prêt de 400 euros. Il soutient que les enfants auraient « appris un texte par cœur ». Puis, dans un revirement partiel, il reconnaît un contact, mais en attribue l’initiative à la fillette : « Elle s’est frottée à moi, je me suis laissé aller », ose-t-il déclarer, malgré les protestations de la cour.

Les juges n’y croient pas. Ni aux complots familiaux, ni à l’enfant manipulatrice. Les expertises médicales attestent d’atteintes sexuelles répétées. Le rapport psychologique de la victime décrit un traumatisme profond, avec des troubles du sommeil, atténués depuis l’incarcération du prévenu. Un autre rapport met en lumière chez Ali M. un mécanisme de déresponsabilisation et un risque de récidive « non négligeable ».

L’avocat de la partie civile, s’adressant directement à l’homme, a martelé : « À un moment, il faut assumer. Vous avez fauté. » Avant de demander réparation pour une fillette « condamnée à vivre avec ce traumatisme ».

La défense, elle, a tenté de minimiser, invoquant le « contexte culturel », des surnoms soi-disant banals, et un homme décrit comme un “bacoco” respecté. « Ce n’est pas un prédateur », assure son avocat. Le tribunal n’a pas été convaincu.

Après délibération, la cour condamne Ali M. à trois ans de prison ferme et trois ans de suivi sociojudiciaire. Il lui sera interdit d’entrer en contact avec des mineurs pendant cinq ans, et notamment avec la victime. L’homme devra également verser 5 000 euros de dommages et intérêts.

En larmes, il a demandé en dernier mot à récupérer les numéros de ses enfants, affirmant qu’ils ignorent encore tout de sa détention.

Une affaire qui laisse derrière elle une enfant blessée, une famille dévastée… et un adulte rattrapé par la justice.


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