À 1 h 50 du matin, les jurés ont condamné les neuf accusés du dossier de Chiconi à des peines extrêmement disparates : de 30 mois de sursis pour le plus jeune à 30 ans de réclusion criminelle pour les plus impliqués rapporte le Journal de Mayotte.
Dans la nuit du 1er octobre 2022, Chiconi avait basculé dans une scène de violence inimaginable. Selon l’enquête, les neuf hommes – dont un mineur – avaient intercepté deux jeunes qu’ils pensaient responsables d’un vol de moto. Ce qui suit tient de l’horreur brute : séquestration, coups, torture, puis exécution. Les victimes auraient été forcées d’alimenter un brasier… avant d’y être brûlées vives. Une barbarie d’autant plus déconcertante que les accusés, âgés de 17 à 41 ans, étaient tous inconnus de la justice avant ce drame.
Tout au long des débats, les jurés ont tenté de dénouer les responsabilités individuelles dans ce huis clos nocturne. L’avocate générale avait réclamé des peines particulièrement lourdes, allant de 10 ans pour le mineur, jusqu’à la perpétuité pour quatre accusés. Un réquisitoire implacable qui contrastait avec la ligne de défense adoptée par plusieurs avocats, évoquant un climat quasi insurrectionnel à l’époque des faits et soulignant les défaillances des forces de l’ordre, prévenues mais jamais intervenues.
Ce contexte a visiblement pesé sur les délibérations. Le meneur présumé, surnommé Bush, écope de 30 ans de réclusion criminelle, tout comme un autre prévenu, Jack 6. Deux comparses, Gray et Ansaf, sont condamnés à 25 ans. Taygo, Hokli et Babala reçoivent chacun 20 ans, tandis que Basta est condamné à 15 ans, toutes ces peines assorties d’une période de sûreté équivalente à la moitié de la condamnation.
Le mineur au moment des faits s’en sort avec 30 mois de prison avec sursis, une peine qui, ajoutée à cinq années déjà passées en détention, lui permet de repartir libre.
Dans la salle d’audience, la délégation venue de Chiconi a accueilli le verdict dans la tristesse, mais sans débordement. Une page judiciaire se tourne, mais les plaies, elles, restent ouvertes.
L’audience civile, destinée à fixer le montant des indemnités pour les familles des victimes, a été renvoyée au 12 février prochain.



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