Dès l’aube, ce jeudi, la scène s’est répétée comme un mauvais film : foules compactes sur les quais, cris, bousculades, tensions et départs annulés rapporte L’Info Kwezi.
Le Georges Nahouda, premier navire prévu au départ de Petite-Terre, a tenté d’embarquer près de 600 passagers, bien au-delà de sa capacité réglementaire fixée à 200.
Face au risque de surcharge, le commandant a refusé de lever l’ancre. La colère des usagers s’est aussitôt fait entendre : familles bloquées, travailleurs en retard, élèves empêchés de rejoindre leurs établissements.
Quelques heures plus tard, même scénario avec le Pôle, immobilisé à son tour après une tentative d’embarquement massive en Grande-Terre.
Ces scènes d’engorgement illustrent le chaos logistique et social dans lequel s’enfonce la direction des transports maritimes (DTM). Entre réquisitions préfectorales non respectées, pression sur les équipages, et grève reconduite, la traversée du lagon ressemble désormais à un parcours du combattant.
Les agents grévistes dénoncent depuis le début de la semaine des conditions de travail dégradées et une gestion jugée autoritaire de la direction. De leur côté, les usagers, otages du conflit, expriment un ras-le-bol grandissant.
« On ne peut plus aller travailler, amener nos enfants à l’école, ou se rendre à l’hôpital. C’est invivable », déplore un habitant de Dzaoudzi, resté bloqué trois heures au quai.
Alors que la barge constitue le cordon ombilical entre les deux îles, son blocage prolongé plonge des milliers de Mahorais dans la désorganisation totale.
Les tentatives de médiation n’ont, pour l’instant, rien donné. Les discussions avec les syndicats sont au point mort, tandis que la préfecture se heurte à une grève de plus en plus déterminée.