Moins de 24 heures après l’annonce de son gouvernement, la France se retrouve de nouveau sans chef à Matignon, un record de brièveté inédit sous la Ve République rapporte Mayotte La 1ère.
À Mayotte, la nouvelle a eu l’effet d’une bombe. « J’étais devant ma télé, prête pour les passations de pouvoir, et là, boum ! », réagit la députée Anchya Bamana (RN), encore abasourdie. « Nous demandons la dissolution de l’Assemblée nationale, il faut que le peuple tranche et qu’on reconstruise une majorité stable. »
La démission de Lecornu, survenue à la veille de son discours de politique générale, signe un nouveau revers pour Emmanuel Macron, confronté à une crise institutionnelle sans précédent. « Il n’avait pas le choix, il a reconduit presque le même gouvernement, ce qui était intenable », estime Saidali Boina Hamissi, élu local. Pour lui, une seule issue : « Retourner aux urnes pour que la France retrouve une direction claire. »
Même constat du côté des Républicains. Abdoul Kamardine, président de la fédération LR de Mayotte, dénonce un « spectacle désolant » et appelle à un sursaut politique : « Les Français n’ont plus confiance. Nos responsables doivent faire preuve de sens des responsabilités. »
À Mayotte, cette démission n’est pas anodine : le vote du budget 2025, qui conditionne les fonds de reconstruction du territoire, dépendra de la future majorité. « Nous sommes suspendus aux décisions de Paris », soupire un conseiller départemental.
Nassuf Eddine Daroueche, du Modem Mayotte, appelle de son côté à une approche pragmatique : « La dissolution est une option, mais pas la seule. Nous payons le prix d’un Parlement sans majorité. Il aurait mieux valu dissoudre plus tôt plutôt que de s’enliser. »