Malgré les 22 morts déjà recensés par l’ONU depuis le début des troubles, des milliers de Malgaches sont descendus dans la rue pour réclamer non plus seulement la fin des coupures d’eau et d’électricité, mais désormais la démission pure et simple du président Andry Rajoelina rapporte Mayotte La 1ère.
La foule a réussi à pénétrer un quartier central de la capitale jusque-là inaccessible aux manifestants. Gaz lacrymogènes et blindés ont été déployés pour disperser les attroupements. La tension reste palpable : « S’il est incompétent, mieux vaut qu’il parte », lâche une manifestante masquée, déterminée.
À l’origine portée par la Génération Z, la contestation a pris de l’ampleur. Elle réclame aujourd’hui un véritable État de droit et davantage de justice sociale. Le principal syndicat de la Jirama, société nationale de l’eau et de l’électricité, a d’ailleurs annoncé une grève générale en soutien.
L’annonce de la dissolution du gouvernement, faite lundi soir par Rajoelina, n’a pas suffi à calmer les esprits. Les protestataires appellent à de nouveaux rassemblements dès ce mercredi 1er octobre, promettant de maintenir la pression jusqu’au départ du chef de l’État.
De son côté, l’ONU se dit « choquée » par la répression, tandis que l’ordre des avocats de Madagascar dénonce de « graves violations des droits humains ». Une chose est sûre : la colère populaire, née d’un quotidien rythmé par les coupures et la précarité, s’est muée en véritable bras de fer politique.