Au milieu du tumulte, plusieurs Mahorais en vacances ou en voyage d’affaires ont vécu la peur de leur vie, cloîtrés dans leurs hôtels, incapables de circuler rapporte Mayotte Hebdo.
Tout est parti d’une colère populaire contre les coupures d’eau et d’électricité. Rapidement, la contestation a dégénéré en émeutes, avec son cortège de pillages, d’incendies et de violences. Le mouvement s’est propagé de la capitale aux grandes villes de province. Le bilan non officiel est lourd : plusieurs morts et des dizaines de blessés, selon des ONG et des sources locales.
« On vit enfermé, dans la crainte permanente. Ce sont des scènes d’une violence extrême », raconte Saïd Omar Hamidou, de Dzaoudzi, joint depuis un hôtel de la capitale. Comme lui, nombre de Mahorais témoignent de la sidération face à ce climat insurrectionnel. « Ce n’est pas le moment de faire des affaires, il faut rentrer », ajoute Hachim Mohamed Abdou, habitant de Bandraboua, venu pour des échanges agricoles mais contraint d’annuler tous ses rendez-vous.
À Majunga, Houmadi Omar Abdillah et sa famille ont vu leurs vacances tourner au cauchemar. « Tout est fermé. Les taxis n’osent plus rouler. On reste cloîtrés avec les enfants, en espérant que la situation se stabilise », confie le père de famille. Certains, plus chanceux, ont pu trouver une place sur des vols déroutés ou organisés à la dernière minute, avec l’aide de relais locaux.
Le retour du président Andry Rajoelina, rentré précipitamment de New York, a permis d’instaurer un couvre-feu et d’esquisser un semblant d’accalmie.