En contrepartie, l’entreprise s’est engagée à investir au moins 3,5 millions d’euros pour explorer les sous-sols de Grande-Terre et Petite-Terre rapporte Mayotte La 1ère. Objectif : vérifier si la chaleur enfouie à plus de mille mètres peut réellement être exploitée pour alimenter l’île en électricité.
L’idée n’est pas nouvelle. Depuis près de vingt ans, le potentiel géothermique de Mayotte intrigue les scientifiques. Dès 2005, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) avait identifié des zones où la température dépasserait les 200 degrés en profondeur, conditions idéales pour produire de l’énergie. Plusieurs études se sont succédé, la dernière en 2022, avec à la clé un modèle en 3D précisant trois secteurs jugés prioritaires : le lac Dziani, les maars de Moya et le centre de l’île.
Mais jusqu’ici, faute de moyens, aucun forage n’avait pu être lancé. Cette fois, les choses pourraient bouger. Le permis accordé à Albioma ouvre la voie à quatre années de recherches, avec un droit exclusif d’exploration et, si les résultats sont probants, la possibilité de déposer une demande de concession minière.
L’enjeu est considérable : si le potentiel est confirmé, Mayotte deviendrait le troisième site géothermique exploité en France, après la métropole et la Guadeloupe. Une avancée stratégique alors que l’île, régulièrement confrontée aux coupures de courant, cherche à diversifier son approvisionnement énergétique et à réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
Pour l’heure, il faudra patienter. Les véritables forages exploratoires, seuls capables de trancher, représentent un coût estimé entre 14 et 19 millions d’euros et devront passer par de nouvelles autorisations environnementales.